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L'autre jour à la pêche au bord de la Sarle avec mon fils qui je vois sur l'autre rive une canne à la main? L'Américain aux trous. J'ai raconté l'histoire à Piponin, la traque avec lui sur mon dos, ça l'a bien fait rire. Il a un rire joyeux, il a sa gorge qui fait des secousses ça me donne le moral. Il m'appelle Damien et me tutoie mais avec un grand respect et ne conçoit pas qu'on appelle son père Papa comme le font tous les gens autour de lui.
Mes restes de latin sont plus qu'hésitants mais à deux hier on a réussi à finir une petite version de Cicéron en moins d'une heure avec un Gaffiot de poche. Une des phrases traduites de nos mains donnait quelque chose comme "Nos vrais amis sont aussi nos adversaires" que j'ai ensuite retrouvée sur le web traduite par "C'est dans l'adversité que se révèlent les vrais amis" ce qui a donné lieu à débat avec Pipo qui voyait un énorme contre-sens dans notre traduction.
J'ai trois beaux sandres dans mon seau, mon fils n'a rien. La Sarle est calme et l'Américain plie bagages apparemment bredouille. Un peu de vent glacial vient nous rappeler qu'on est en hiver, Piponin pêche sans pêcher et au quatrième sandre je les rejette tous à l'eau et on plie nous aussi bagages vers l'appartement.
Je n'ai pas encore je crois parlé de Madame Sèvre qui tient une petite boutique de vêtements rue Zola dans le centre de Villeneusy. On y a racheté tout ce qu'il fallait pour Pipo, des slips au manteau, et on s'en est fait une amie. Son mari l'a quittée après 30 ans de mariage pour une jeunotte à la peau lisse et depuis elle vit seule avec des chats. Voici une photo d'elle et de Pipo au Parc Banle un après-midi où on s'y est baladés à six avec Clém', Kik et Kek.